Loreleï Loby Psychomotricienne

Qu’est ce que la psychomotricité ?

La psychomotricité est une discipline qui étudie et traite la relation et l’interaction entre les fonctions motrices, émotionnelles, cognitives et sensorielles d’un individu. Elle se base sur l’idée que le mouvement humain n’est pas seulement le résultat de mécanismes moteurs, mais il est également influencé et exprimé par l’état émotionnel, les pensées, la perception et la relation à l’environnement. 

La psychomotricité vise à soutenir et réhabiliter ces différentes interactions par des interventions thérapeutiques qui utilisent le mouvement et le corps comme principaux outils. 

C’est une discipline qui se situe à l’intersection du corps et de l’esprit. Le mouvement est non seulement une expression de la vie, mais également un moyen par lequel l’individu interagit avec son environnement, s’exprime, apprend et se développe. 

En psychomotricité, l’approche est globale et l’individu est considéré dans sa totalité, le corps et l’esprit étant reliés.

A qui s’adresse la psychomotricité ?

La psychomotricité s’adresse à tout type de patient, de la naissance à la fin de vie. En tant que psychomotriciens, nous prenons en charge des enfants (dès la naissance), des adolescents, des adultes ainsi que des personnes âgées. 

Les difficultés que présentent nos patients sont nombreuses et variées et dépendent souvent de leur âge. 

Nous recevons les enfants principalement dans le cadre des difficultés suivantes : 

    • Retard de développement psychomoteur : lorsque l’enfant présente un retard dans l’acquisition des différents Niveaux d’Évolution Motrice (Retournements, tenue assise, quatre pattes, rampé, marche, etc.) 
    • Difficultés relationnelles
    • Difficultés diverses en lien avec un trouble neurodéveloppemental (Trouble Déficitaire de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDA/H), Trouble Développemental de la Coordination (TDC), Autisme, etc.) 
    • Handicap mental ou moteur 
    • Difficultés de régulation du tonus 
    • Difficultés graphiques
    • Anxiété et phobies 

Pour les adolescents : 

    • Difficultés relationnelles 
    • Difficultés émotionnelles (gestion du stress, manque de confiance en soi, etc.) 
    • Troubles de l’image du corps 
    • Anxiété 
    • Troubles du comportement alimentaire 

Pour les adultes : 

    • Anxiété, Dépression, Stress 
    • Troubles du sommeil 
    • Burn out
    • Difficultés neurologiques (séquelles post AVC, sclérose en plaques, etc.) 

Pour les personnes âgées : 

    • Difficultés motrices : risque de chute, troubles de l’équilibre, syndrome post-chute
    • Trouble du schéma corporel et de l’image du corps
    • Difficultés relationnelles et de communication 
    • Maladies neurodégénératives : Maladie de Parkinson, Maladie d’Alzheimer, Démence à Corps de Lewy, Chorée de Huntingtion, etc.

Comment se déroule un suivi en psychomotricité ?

Le premier rendez-vous est un entretien de rencontre entre la psychomotricienne, le patient et la famille si besoin. Au cours de cet entretien, la psychomotricienne récupère les informations importantes qui seront nécessaires pour la prise en charge. 

Un suivi en psychomotricité débute toujours par un bilan psychomoteur complet. 

Le bilan psychomoteur permet, au moyen de tests standardisés, de mettre en avant les difficultés et les habilités psychomotrice du patient afin d’orienter la prise en charge sur ce qui est le plus difficile. En revanche, il est également très important de mettre en avant les facilités du patient afin d’éviter le sentiment de dévalorisation. 

Une fois le bilan réalisé dans son intégralité, les résultats obtenus permettent de dégager des axes thérapeutiques qui définissent les différents points à travailler au cours de la prise en charge. 

Au sein de mon cabinet, le bilan psychomoteur se déroule en trois séances de 45 minutes chacune (2 heures et 15 minutes au total). 

Une fois le bilan terminé et rédigé, il est remis à la famille et un temps de restitution des résultats est programmé. 

Lorsque le bilan est terminé, un suivi peut être proposé au patient selon les résultats obtenus. 

Il n’y a pas de durée fixe d’un suivi thérapeutique car cela dépend des évolutions de chaque patient. 

Au sein de mon cabinet, les séances durent 30 ou 45 minutes selon l’âge du patient. Dans les deux cas, les 5 dernières minutes de la séances sont consacrées à un temps de restitution et d’échange avec la famille si besoin.

Quelles sont les grandes fonctions psychomotrices ?

En psychomotricité, nous travaillons sur différentes fonctions que nous appelons « les fonctions psychomotrices ». 

Les fonctions psychomotrices font référence à l’ensemble des capacités et des compétences qui intègrent à la fois des aspects psychologiques (émotionnels, cognitifs) et moteurs (mouvements, gestes) d’un individu. 

Ce sont des fonctions essentielles pour interagir harmonieusement avec son environnement et pour réaliser des tâches quotidiennes de manière autonome. 

Voici une présentation des grandes fonctions psychomotrices : 

    • Le tonus : c’est l’état de tension permanent du muscle. Cette tension est nécessaire pour maintenir une posture, initier des mouvements et réagir à des stimuli externes. 
    • La latéralité : c’est la prédominance fonctionnelle d’un côté du corps par rapport à l’autre, souvent manifestée par une préférence d’utilisation d’une main, d’un pied ou d’un oeil.
      La latéralité s’établit pendant l’enfance et est considérée comme une étape importante du développement psychomoteur.
    • La motricité globale : c’est l’utilisation et le contrôle des muscles grands du corps pour réaliser des mouvements tels que marcher, sauter, grimper, lancer, etc. Ces mouvements impliquent la coordination des membres supérieurs (bras) et inférieurs (jambes) ainsi que du troncs. Ils sont fondamentaux pour la mobilité et l’interaction avec l’environnement.
      Cette mobilité est indispensable au développement de l’enfant car elle lui permet d’explorer le monde qui l’entoure, de jouer et de réaliser des expériences.
      Un développement approprié de la motricité globale favorise l’équilibre, la coordination et la perception de l’espace. 
    • La motricité fine : c’est la capacité d’effectuer des mouvements délicats et coordonnés impliquant principalement les petits muscles, en particulier ceux des mains et du visage. Ce sont ces mouvements qui permettent des actions telles qu’écrire, boutonner une chemise, manipuler des petits objets, tourner les pages d’un livre etc.
      Le développement de ce type de motricité est important dès le plus jeune âge car il est déterminant dans l’autonomie et l’indépendance en permettant à l’enfant d’accomplir des tâches essentielles du quotidien. C’est à travers la pratique et l’expérience que le sujet affine sa motricité fine. 
    • Le schéma corporel : c’est la représentation mentale et interne que nous avons de notre propre corps c’est-à-dire comment nous percevons la position de nos différents parties du corps dans l’espaces, leurs relations mutuelles et la capacité à les mouvoir.
      Cette représentation se construit dès la petite enfance et se base sur les expériences sensorielles et motrices.
      Le schéma corporel est indispensable pour se déplacer, attraper un objet ou reconnaître une partie de son corps sans la regarder. 
    • L’image du corps : c’est la représentation mentale, subjective et émotionnelle que l’individu a de son corps. Elle est influencée par des facteurs sociaux, culturels et individuels et concerne davantage l’apparence physique, l’estime de soi et l’identité corporelle.
      Cette image peut varier selon les expériences vécues et de la comparaison sociale. Elle concerne également les sentiments et les perceptions qu’une personne a sur son apparence physique. 
    • L’organisation temporelle : c’est la capacité à percevoir, estimer, structurer et anticiper le temps. Elle englobe la compréhension de la séquentialité (l’ordre des évènements), la durée (combien de temps dure un évènement) et la simultanéité (la capacité à traiter plusieurs informations en même temps).
      L’organisation temporelle est importante dans le développement des compétences telles que le rythme, la musique ou la coordination des mouvements. 
    • L’organisation spatiale : c’est la capacité à comprendre et interpréter les informations relatives à l’espace, c’est à dire la position des objets les uns par rapport aux autres et par rapport à soi-même).
      Elle englobe la perception des distances, des directions, des formes et des positions.
      C’est une organisation indispensable pour le développement de la lecture, de la coordination oeil-mail, de la compréhension des cartes ou des schémas et la navigation dans l’espace. 
    • Les fonctions exécutives : c’est un ensemble de processus cognitifs qui permettent de planifier, initier, réguler et ajuster des comportements dans le but d’atteindre des objectifs spécifiques, en particulier dans des situations nouvelles ou complexes. Ce sont des fonctions essentielles pour le contrôle et la régulation de la pensée et du comportement. 
    • La sensorialité : c’est l’ensemble des processus par lesquels un individu reçoit, traite et interprète les informations en provenance de son environnement à travers ses sens. Elle englobe également les mécanismes neurophysiologiques qui permettent à l’individu de percevoir, d’identifier et de réagir aux stimuli sensoriels.
      Il existe 7 systèmes sensoriels : la vision, l’audition, le toucher, le goût, l’odorat, la proprioception et le système vestibulaire.
      La sensorialité est essentielles pour la survie, l’interaction et la compréhension de l’environnement. Elle a un rôle déterminant dans l’apprentissage, les comportements adaptatifs et la communication.

Quelles sont les médiations utilisées en psychomotricité ?

Pour accompagner le patient dans son parcours thérapeutiques à partir des différents axes thérapeutiques établis à la suite du bilan psychomoteur, le psychomotricien utilise différentes médiations. 

Ces médiations servent de support et d’outils à la prise en charge, permettant de travailler sur différentes problématiques tout en respectant le rythme et les besoins du patient. 

Il existe de très nombreuses médiations en psychomotricité. Voici les plus couramment utilisées : 

      • Les jeux corporels : ces jeux mettent l’accent sur les sensations et les perceptions du corps favorisant la prise de conscience corporelle, l’estime de soi et la régulation tonique. 
      • Les jeux de ballons : ils favorisent la coordination, la latéralité, la structuration spatiale et temporelle ainsi que la relation à l’autre. 
      • Les jeux symboliques et jeux de rôle : Grâce à ces jeux, l’enfant peut exprimer ses émotions, ses peurs et ses désirs, permettant un travail sur la représentation de soi et du monde. 
      • La relaxation : Ces techniques sont inspirées de grands auteurs et visent la détente corporelle, la régulation tonique et l’équilibre émotionnel. 
      • Les activités graphiques et artistiques : Dessin, peinture, pâte à modeler, etc. Ces activités favorisent l’expression émotionnelle, la créativité et travaillent sur la motricité fine. 
      • La musique et le rythme : Ces outils permettent de travailler sur la coordination, l’expression, la communication et la structuration temporelle. 
      • Activités motrices : Danse et parcours moteurs sont utilisés pour travailler la motricité globale, l’équilibre, la latéralité et la structuration spatiale. 
      • Jeux sensoriels : Sable, pâte à modeler, matériaux texturés, etc. Ces outils aident à travailler la perception et l’intégration sensorielle. 

En utilisant ces médiations, le psychomotricien tente d’aider la personne à mieux se comprendre, à s’exprimer, à surmonter ses difficultés et à développer ses capacités. 

Le choix de la médiation dépend de l’âge du patient, de ses besoins ainsi que du projet thérapeutique qui a été établi lors du bilan psychomoteur. Chaque séance est adaptée et personnalisée.